Paris Notre-Dame – Pourquoi ce nom, Diaconie de la beauté ?
Anne Facérias – Diaconie veut dire « service », mais le mot important est bien « beauté ». La Diaconie de la beauté s’enracine en octobre 2012 au Vatican pendant le synode sur la nouvelle évangélisation, avec cette proposition qu’on peut reformuler ainsi : « Prenez le chemin de la beauté pour aller vers la toute beauté ». Cet appel a résonné très fort en nous, mon mari et moi, artiste et producteur depuis plus de trente ans. Nous avons donc lancé ce mouvement d’artistes en quête de beauté et en marche vers la toute beauté, la beauté divine. Il y a une véritable volonté d’évangélisation dans la manière de concevoir et de pratiquer notre art. On est ému par la beauté d’un talent, une danse, une toile, une sculpture. Cette émotion est aussi une élévation de l’âme. J’aime voir l’artiste comme un médiateur entre terre et ciel. L’artiste est essentiel, et il nous donne à voir l’Essentiel.
P. N.-D. – Comment est venue l’idée du Festival de la beauté ?
A. F. – Ce festival est comme un hommage à l’acteur Michael Lonsdale, qui nous a quittés l’année dernière et qui était une figure spirituelle, quasi paternelle, pour notre mouvement d’artistes. Nous avons travaillé avec lui pour la première fois en 1990, à l’occasion du spectacle vivant Bernard de Clairvaux, écrit par mon mari, Daniel Facérias, et mis en scène par Michael Lonsdale. Depuis cette collaboration, un lien spirituel, et même éternel, s’est tissé entre nous, unis dans cette conviction que la beauté de l’art donnait à voir la beauté de Dieu, et qu’il fallait l’annoncer. Le festival trouve sa racine dans la prière, lors d’une retraite à l’abbaye de Solesmes (Sarthe). Il a été monté en quelques mois malgré une programmation ambitieuse, ce qui pour moi est un signe de la grâce de l’Esprit Saint. Notre objectif est d’offrir cinq belles programmations dans cinq villes, afin de mettre en valeur toutes les disciplines artistiques : une exposition, un concert, un spectacle vivant, une conférence et une messe d’artistes pour fêter la beauté divine. Il était important pour nous d’adosser le festival à une paroisse, car notre diaconie s’enracine dans l’Église. À Paris, le festival se déroule du 2 au 4 décembre à St-François-Xavier (7e), qui était la paroisse de Michael Lonsdale. C’était une évidence pour nous, et le plus bel hommage qu’on pouvait lui rendre.
Propos recueillis par Charlotte Reynaud Paris Notre Dame
